La rénovation de notre patrimoine immobilier

Publié le par bordeaux3partages

Nous souhaitons présenter la question de notre patrimoine immobilier, en deux temps : bilan et perspectives.

Le patrimoine immobilier est, pour les conditions de travail, d’une importance considérable. A l’exception des « maisons » qui ont fleuri à partir des années 1980 (Maison des Suds, MSHA, Maison des Pays Ibériques, DEFLE, Maison de l’Archéologie, Maison des Arts,  Archéopôle), celui-ci date de la fin des années 60 et du début des années 70. Il est en gros composé de trois éléments, le « peigne » (bâtiments A à G avec les amphis de la galerie), le « carré » (bâtiments H à M), le bâtiment administratif et celui de l’accueil. A l’exception de travaux de mise en sécurité du « peigne » au début des années 90 et d’une rénovation complète du bâtiment administratif en 2007-2008, l’ensemble est resté pour ainsi dire dans son jus.

Pour financer la rénovation immobilière, il existe deux sources. La première est représentée par les fonds propres de l’établissement (ils sont limités), la seconde par des ressources externes : le Contrat de Projet État - Région (CPER) et l’Opération Campus quand celle-ci verra le jour pour Bordeaux 3. Le CPER couvre la période 2007-2013, l’Opération Campus devrait voir ses premières réalisations de 2014.

La situation en  2009

Lorsque nous sommes arrivés à la direction de l’université en 2009, nous sortions de la fin des travaux du bâtiment administratif, financé par le précédent CPER. Ce bâtiment aura été la seule réalisation de l’équipe qui nous a précédés. Gros travail certes, mais aux résultats que beaucoup avaient dénoncés en leur temps : un bureau présidentiel surdimensionné (70 m2), et, au rez-de-chaussée, de minuscules bureaux (11 m2) où s’entassaient par deux  les collègues du service du personnel. Véritable scandale qui avait peu ému les membres de l’équipe d’alors. Nous y avons mis fin.

A notre arrivée, nous avons également pris connaissance du dossier « Opération Campus » laissé par l’équipe  antérieure. Cruelle déception : outre le fait que le dossier avait été à ce point mal défendu que notre université était la moins bien lotie de toutes (34 millions € pour Bordeaux 3 contre 245 pour Bordeaux 1…), plusieurs points affichés par nos prédécesseurs comme prétendument  acquis étaient en réalité non conclus : la construction d’une Maison des Sciences Archéologiques n’existait que sur le papier, sans que l’on se soit préoccupé de son financement, ni même le financement de son étude ; un nouveau bâtiment de 3000 m2 à vocation pédagogique était annoncé comme une grande victoire alors que sa demande n’avait pas été transmise au PRES.

Grave était aussi la situation de la consommation des crédits du CPER. Celui-ci prévoit une enveloppe financière de 5 millions €, qui est avant tout un « droit de tirage », sur l’ensemble de la période 2007-2013. Les fonds ne sont débloqués, par annuités, que si l’établissement en fait la demande. Or, à notre arrivée, nous avons constaté avec dépit qu’aucun dossier n’avait été soumis à sollicitation de crédits CPER, ni en 2007, ni en 2008, ce qui a fait perdre des possibilités d’investissements pour notre université à hauteur de 1,4 million €. Depuis 2009 nous n’avons pas manqué de notre côté de faire appel à ce fonds. Mais le retard pris par nos prédécesseurs dans l’appel des crédits est tel qu’il ne sera pas rattrapé quand en 2013 le CPER viendra à échéance. Et personne ne peut dire aujourd’hui si ce type de contrat Etat-Région sera renouvelé après cette date.

 Notre action patrimoniale

En 2009, grâce  précisément au CPER, aux crédits du « Plan de relance » engagés alors par le gouvernement et  grâce à nos fonds propres, nous avons réalisé la rénovation complète de l’aile J du « carré » ; en 2010-11, avec le CPER, des fonds ministériels destinés à la « mise en sécurité » et en mobilisant encore nos finances (pour moitié de l’investissement total), nous avons rénové le bâtiment I. Durant l’été 2011, sur nos seuls fonds propres, nous avons également ouvert sept nouveaux  laboratoires de langues dans le bâtiment C. Ceci, bien entendu, sans oublier des travaux d’importance financière moindre, mais non négligeables en termes de coût, comme l’installation des nouveaux secrétariats des UFR Langues et STC…. Tout au contraire de la rénovation du bâtiment administratif, ces travaux ont été conçus avec les usagers eux-mêmes, notamment le bâtiment I où des réunions avec les BIATOS de l’UFR Humanités ont permis de penser un cadre de travail plus agréable avec, en particulier, la création de « salles de convivialité », un espace qui manque encore à l’UFR STC et au personnel enseignant de toutes les UFR.  Ne doutons cependant pas une seule seconde que si des discussions de cette nature avaient été engagées en 2006 avec les personnels appelés à occuper le bâtiment administratif (personnels autres que le président et les vice-présidents, naturellement), les aberrations rappelées plus haut auraient été évitées.

L’avenir patrimonial de Bordeaux 3

On lit dans le programme électoral de tel candidat aspirant à la présidence de l’université et de son vice-président possible au CS qu’il faut construire à Bordeaux 3 une Maison de la Recherche. Ce projet, nous l’avons lancé et préparé car il s’agit là d’un équipement absolument indispensable. Nous avions prévu de le financer en mobilisant des crédits théoriquement affectés sur lesquels, en définitive, l’Etat a mis la main. Certains ont paru s’en réjouir, tenant là, pensaient-ils, un argument de campagne : « c’est le signe de votre incapacité à convaincre les décideurs ! » m’a-t-il été opposé. Les mêmes se sont plu à dire et à répéter que le projet de Maison de la Recherche était abandonné, avant de se raviser. Car le projet  n’est pas abandonné ; il sera financé par la Région. Et comme il faut bien trouver quelque chose à se mettre sous la dent, voici maintenant que l’on déclare : « Le nouveau projet qui est actuellement à l’étude serait moins onéreux que celui qui avait été élaboré dans un premier temps avec le programmiste et échelonné sur deux tranches ». Il serait moins onéreux : heureusement que le conditionnel est employé ! Car au total, il s’agit d’un projet à 2,7 millions €, bien plus donc que le montant initialement prévu (1,8 million €) d’où précisément son financement en deux tranches (réhabilitation de la MPI en Maison de la Recherche en 2012-2013 puis extension du bâtiment).

 
Le même candidat à la présidence, ou celui qui aspire à devenir son VP CS, trouvent « tout à fait incroyable » que notre établissement ne dispose pas d'une salle de thèses « digne de ce nom ». Mais quelle équipe, sinon celle à laquelle le premier d’entre eux a participé entre 2005 et 2009, a cantonné les soutenances dans une salle des thèses minuscule et impraticable? A l'inverse, qui  a largement ouvert la salle des Actes aux soutenances?   Ignore-t-il  aussi  que, dans le projet de Maison de la Recherche qui pourtant lui a été présenté, est  prévu l’aménagement de deux salles des thèses, une de 60 m2 et l’autre de 100 m?

Dans le domaine des équipements immobiliers, ils nous disent encore que le projet d’une Maison des Sciences Archéologiques qui devait regrouper les différentes équipes du site de l’université de Bordeaux (les UMR Pacea de Bordeaux 1 et celles de Bordeaux 3 Iramat et Ausonius) doit être réactivé dans les plus brefs délais. Certes, on comprend leur impatience à voir la création d'une Maison des Sciences de l'Archéologie. Mais qui, sinon l'équipe à laquelle l’un d’eux a participé entre 2005 et 2009, a "oublié" de faire remonter le projet de création de la dite Maison dans le document final transmis au PRES?  Croit-on que sur ce sujet nous sommes inertes ? Nous entendons faire financer cette étude dans le cadre de l'IDEX.

Concernant l’Opération Campus, il nous a fallu en effet « rattraper le coup ». Les 3000 m2 à construire annoncés à son de cor étant une chimère, et alors que nous avions besoin de cette surface nouvelle, nous avons travaillé avec le Service Commun de Documentation pour que sa dotation en mètres carrés soit utilisée à la construction d’une « bibliothèque des langues » dont nous avons besoin. Le conseil d’administration a inscrit le 8 juillet dernier ce projet comme prioritaire. Depuis la rentrée 2011 une commission travaille à préciser ce projet.

Plus près de nous, les « intérêts intermédiaires » (produits par la dotation Campus pour l’année 2010) affectés au site de Bordeaux ont permis  de consacrer 2,4 millions € à la rénovation complète de la Maisondes Arts, qui est en marche. Le déménagement vers les anciens locaux de l’IUT a été réalisé au début de janvier et les travaux devraient être terminés à la rentrée 2012. La rénovation, là encore, a été pensée avec les acteurs et usagers de cette Maison des Arts.

Enfin, la Maison Internationaledes Langues et des Cultures (MILC) est désormais sur les rails grâce à l’engagement formel de la Région Aquitaine. Nous avons appuyé un dossier passablement enlisé depuis des  années en lui donnant une tonalité inter-universitaire absente des premières esquisses et pourtant indispensable à sa création. Notre souhait de doter le campus de Bordeaux 3 d’un équipement qui valorise l’enseignement et la recherche et qui soit un lieu de vie pour les étudiants et la communauté universitaire est donc en passe de se réaliser. Installée sur le domaine de Bordeaux 3 dans le prolongement du « peigne », la MILC accueillera le DEFLE dans ses locaux, celui-ci libérant par la même occasion le bâtiment qu’il occupe à présent. Le concours d’architecte de la MILC doit être lancé avant la fin de l’année universitaire. Le bâtiment devrait être livré durant l’année universitaire 2014-2015.

A la même date, l’Opération Campus permettra la rénovation des derniers bâtiments du « carré » (H, L et M), de l’ensemble du « peigne » ainsi que des amphis de la galerie. Parallèlement, et en suivant le document de référence que nous avons co-produit en 2010 avec la programmiste de la SCET  dans le cadre de notre projet de Réforme interne, nous poursuivrons la réaffectation de nos espaces et le regroupement de nos directions administratives et de nos services : le bâtiment « Accueil » sera totalement consacré à une fonction d’accueil, abritant l’accueil général de l’université complété d’un «  kiosque- information », la Direction des Etudes, la Direction « Vivre à l’Université », le Département des Activités Physiques et Sportives (DAPS), la Direction des Relations Internationales.  Le bâtiment A2 sera reconverti en « pôle administratif » regroupant l’Agence comptable, la Direction des Affaires Financières (DAF) et la Direction de la Gestion des Personnels et des Carrières (DGPEC). A la fin de 2013, le Direction de la Recherche et l’Ecole Doctorale auront rejoint la MPI devenue Maison de la Recherche. Des espaces seront ainsi libérés dans le « peigne » ; ils seront attribués à l’UFR des Langues, actuellement la moins  bien dotée en termes d’espaces pédagogiques, de bureaux enseignants et de qualité des espaces.

Ces trois dernières années, nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot. Nous avons engagé la requalification de nos bâtiments. La grisaille actuelle du campus, le disparate des constructions exigeaient un effort spécifique pour changer la physionomie générale des lieux.  Comme d'autres facteurs, la capacité à habiter un espace détermine le désir d'appartenance à une communauté.Le chantier est en cours, il nous faut le poursuivre. Il a ses désagréments. Beaucoup reste à faire. Mais l’objectif est clair : améliorer à terme le quotidien de travail de tous.

Ce projet s’insère dans un cadre plus large celui d’un Schéma Prospectif de Stratégie immobilière (SPSI) que le CA de notre université a adopté il y a quelques semaines  et dans  le Schéma Directeur de l’Immobilier et d’Aménagement (SDIA), construit au PRES avec les autres membres du site et découpé en secteurs dont le secteur dit TPG Ouest (pour Talence-Pessac-Gradignan Ouest, soit Bordeaux 3, Bordeaux IV e IEP) http://www.univ-bordeaux.fr/Actualites_encours.html - schemadirecteurUBx . L’objectif est clair là aussi : penser un campus urbanisé, écologique et dans une perspective de développement durable. C’est à cette occasion que nous avons argumenté auprès du PRES pour conserver un espace de verdure (la coulée verte qui  se verra transformée en parc aménagé) et qui viendra jusqu’aux pieds de nos bâtiments, une zone de vie de campus qui dynamisera l’espace située entre les bâtiments de Bordeaux 3 et Bordeaux IV et l’IEP, une esplanade des Antilles qui deviendra un espace de circulation douce, alliant voies piétonnes, cyclables et automobiles. Notre idée était simple : ne pas penser béton sans prendre en compte le cadre de vie qui ne peut qu’être amélioré.

 

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