Vivre à l’université

Publié le par bordeaux3partages

Tout un ensemble de questions touchant à la qualité de la vie à l’université relève de points de programme abordés dans les textes relatifs à la gouvernance, à la réforme interne et à la politique de l’immobilier. Il est évident par exemple que des espaces de convivialité dans les UFR sont nécessaires et lorsque ces espaces ont été créés, il est évident, indispensable, de s’attacher à ce qu’ils vivent et soient accueillants. La qualité des lieux de travail et de vie , depuis la mise à disposition rapide de craies pour son cours jusqu’au remplacement ou à la réparation de telle tuyauterie ou encore le renouvellement de la peinture de tel escalier ou amphi ou le branchement d’une ligne téléphonique …- pour reprendre des éléments apparus dans les témoignages reçus, qui ne sont pas aussi anecdotiques ou secondaires qu’il y paraitrait -, suppose qu’à tous les niveaux du fonctionnement des structures (services centraux, UFR, à l’intérieur des UFR comme dans les liens entre les UFR et les services centraux) ce qui est prévu, ce qui a été souhaité, fonctionne réellement. C’est à tous les niveaux qu’il convient de s’assurer que les 1001 « détails » qui font les journées plus faciles sont pris en compte. Cela suppose un souci particulier du quotidien, que tous, et en particulier les responsables de structures partageraient, une pensée de ce qui fait réellement de la qualité de la vie autre chose qu’un slogan. De ce point de vue, le suivi de la réforme interne sera précieux, et c’est un élément inscrit dans notre programme.  

 Des initiatives et des mises en place plus centrales, et bien orchestrées, sont évidemment nécessaires : des circuits de communication  encore mieux adaptés (avec des astuces décisives comme un kiosque Com’ ou Point Infos), des lieux de restauration à négocier avec le CROUS, des aménagements réellement pertinents à défendre dans le cadre de l’Opération Campus (extensions de la BU, Maison des Arts rénovée, pôle de vie Bx3-Bx4, MILC, Maison de la Recherche, coulée verte,…), des préconisations de l’Agenda 21 à suivre, un souci à affirmer de notre environnement architectural (qui évite l’effet Mériadeck ou les verrières multicolores de Bordeaux 3 étrangères à l’esprit années 70), un regroupement plus astucieux à faire de services pour  dégager des espaces qui manquent cruellement (lieux pour des colloques ou des séminaires par ex.), le projet à poursuivre des horaires d’ouverture étendus des bibliothèques, pour ne rappeler que les éléments les plus nécessaires, et  déjà posés, pensés, voire programmés d’un cadre de vie renouvelé.

Les lieux sont essentiels pour établir un sentiment d’agrément au travail et développer ce qui nous manque tant, le goût d’appartenir à une communauté, de travail et de vie. On peut aisément imaginer qu’une réflexion globale sur les espaces à bâtir ou à rénover nous permette de couper court à la pratique, préjudiciable, des aménagements disparates et des relogements hasardeux en attendant mieux…

 

Un chantier important : la mise en place d’une politique sociale. Le passage aux RCE fait que toute une série de tâches de gestion d’aides sociales  incombent désormais à l’Université mais il s’agit d’un projet plus ambitieux, que préfigure la création depuis 2009 d’un chargé de mission Action sociale, animateur de la Commission d’aide sociale. Nul n’ignore qu’augmente la  précarité, les enquêtes et les travaux abondent sur les exclusions et les « invisibilités » aggravées,   les personnels et les étudiants sont touchés ; il s’agit de construire, en lien avec les services de la Médecine Préventive et le CROUS, des modes et des lieux d’accueil, d’écoute, d’aide qui soient adaptés. Nous avons dans nos locaux des assistantes sociales, nous aurons très bientôt une infirmière : il faut absolument fédérer ces personnes, travailler avec elles pour définir notre politique sociale, les associer au repérage et au traitement des situations sociales qui sont les nôtres, imaginer avec elles des vigilances et des préventions. La Direction Vivre à l’Université, la DIVU, avait imaginé au moment de sa création qu’en son sein serait fondé un bureau dit des médiations pour établir tous ces liens, mettre en synergie toutes ces compétences ; il est important que soit pensé, programmé et construit ce bureau des Médiations, dans ses fonctions, ses besoins en  logistique et en  ressources humaines.

Il est acquis désormais que les conditions de vie universitaire (accueil, logement, espaces, circulations, convivialités, propositions culturelles…) sont des éléments déterminants pour l’attractivité et la réputation des sites universitaires et sont des conditions de la réussite des étudiants. Ayons, pour justifier que nous songions à une politique sociale, d’autres arguments que ceux-là,  tout à fait recevables cependant ; penser une politique sociale, c’est tenir avec la plus grande détermination à un projet humaniste, qui se préoccupe, au plus près de notre réalité sociale, des difficultés que peuvent connaitre des personnes, personnels ou étudiants, que nous côtoyons au quotidien, à qui nous parlons, qui agissent pour la communauté, ou auxquelles nous enseignons…des personnes à traiter comme des personnes.

 

Il sera bien de reprendre l’idée d’Université ouverte en l’appuyant sur l’Institut de la pensée contemporaine (cf texte de G Le Blanc sur la Recherche). On peut imaginer la mise en place de cycles de conférences et de rencontres de façon à faire rayonner le potentiel de  connaissances, d’expertises, de savoir-faire et de créativités de notre communauté , de le faire rayonner à l’extérieur en nouant des partenariats avec telle et telle institution de la ville ou du site : un projet à construire avec la Recherche de façon à ce que les propositions culturelles soient en lien avec des instances de l’Université (UFR, formations, centres de recherche, associations étudiantes…).

Depuis plusieurs années, beaucoup de choses ont été faites pour établir une vie étudiante et un agenda culturel. Des procédures ont été adoptées pour l’usage des fonds FSDIE  et la visibilité des initiatives étudiantes. La faiblesse évidente d’une socialité partagée entre nous et beaucoup  d’autres raisons tenant à la « fluidité » de la vie étudiante  font  le caractère toujours un peu insatisfaisant des résultats ; difficile de transformer l’Université en lieu de culture, d’initiatives et d’échanges si elle n’est pas un lieu de vie, et cela ne se décrète pas (cf les résultats très intéressants d’une enquête réalisée par le PRES sur la vie de campus : http://www.univ-bordeaux.fr/espace-telechargement/plaquettes-documents-info/UBx_enquete-vie-de-campus_synthese_2011.pdf ).

 

Parmi les points de bilan positifs, à noter toutefois que  beaucoup de choses ont été faites par le service culturel pour lier des actions de proximité un peu souterraines (ateliers, réseaux de créations) et des actions plus visibles (partenariats avec la Région  pour des  résidences d’artistes, travail inter-universitaire , création d’une compagnie de danse universitaire, accueil de grands concerts). Beaucoup de choses ont été  faites également pour la vie étudiante : élaboration d’une charte des associations et signature officielle d’un engagement contractuel entre l’Université et les associations étudiantes, mise en place d’une commission de domiciliation, mise à disposition de locaux de réunions pour les associations étudiantes, mise en place d’une commission vie étudiante et vie associative, sorte de préfiguration d’un Bureau des Etudiants, meilleur accompagnement des projets relevant du FSDIE (recrutement d’un emploi étudiant), développement des certifications, valorisation des créations étudiantes, création d’une enveloppe d’aide d’urgence  sur les fonds FSDIE dès 2012 (nous travaillons à la mise en place de la procédure et de la commission de façon à ce que tout soit opérationnel début mars). L’association des étudiants à la vie qui les concerne est d’évidence…d’où l’importance des rapports avec les VP étudiants et les représentants de la vie étudiante et associative.

Il faut regrouper la DIVU (Direction Vivre à l’Université) en un même lieu et faire en sorte qu’elle soit davantage une unité qu’une juxtaposition d’éléments tubulaires. Une question de suivi de la réforme interne se pose : comment éviter un pyramidage parasite et faire d’un regroupement  une unité réelle ?  Des points positifs émergent : la réouverture d’un accueil général depuis 2009 et le travail poursuivi du Pôle Handicap. D’autres points sont à explorer : comment intégrer, au moins dans la communication de la DIVU,  l’association sportive, la Capu ou tout autre forme de comité/coopérative que se donneraient  les personnels, éléments indispensables d’une vie universitaire ?

En 2008, le programme PAR indiquait : «  Il est temps de donner aux services essentiels à la vie à l’Université, service culturel, service de la vie étudiante, service de la communication, les moyens humains et financiers de leurs missions, d’en finir avec les précarités héritées, les relogements hasardeux et les turn-over de personnels contractuels ».

2012 : ce n’est pas vraiment la gloire ! et même, disons-le tout net,  la mutualisation/fusion dans un seul pôle Projets du service culturel et du service de la vie étudiante sans aucun personnel nouveau met les collègues au bord de l’asphyxie ; nous avons  construit des services, des procédures, fait exister la vie culturelle et la vie étudiante, déployé des années de travail acharné pour refonder et légitimer nos services : nous souffrons d’…avoir réussi (au moins dans une certaine mesure). Une attention doit être portée à ce travail : la création d’un poste de catégorie B au pôle Projets est nécessaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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